Vallourec souffre de la faiblesse du réal
Le fabricant de tubes pour l’industrie Vallourec a misé très gros sur l’Amérique (2 milliards d’euros) depuis deux ans. Mais le groupe français mettra sans doute plus de temps qu’il ne l’escomptait à rentabiliser ses nouvelles usines en raison de la chute du réal d’une part et de l’effondrement des prix américains du gaz de schiste d’autre part, comme l’a admis la semaine dernière le président du directoire Philippe Crouzet dans un communiqué. Il évoque en particulier le recul de la parité du réal brésilien contre les autres devises (15% de baisse par rapport au dollar depuis le début de l‘année) et un ajustement temporaire de la demande en tubes destinés à l’équipement de nouveaux puits au Brésil. Déception qui risquent de peser sur le début de l’exercice 2014, même si le groupe maintient ses objectifs de croissance pour cette année.
Vallourec a ouvert l’an dernier une nouvelle usine près de Belo Horizonte, dans l’Etat du Minas Gerais, où il a investi un milliard d’euros, en partenariat avec le groupe japonais Sumitomo, pour fournir son principal client, la compagnie pétrolière nationale Petrobras. Or, ce dernier vient de revoir sa stratégie et privilégie actuellement la génération de trésorerie, en augmentant sa production de pétrole à court terme. Jusqu’à nouvel ordre, cela signifie donc une baisse du tonnage des tubes livrés sur le marché brésilien. Le patron de Vallourec veut cependant voir le bon côté des choses : il espère qu’un réal bas aura un impact positif sur la compétitivité des entités brésiliennes, et donc sur les exportations.