São Paulo : JC Decaux remporte le contrat des horloges digitales, Odebrecht celui des abribus
Grâce à l’assouplissement de la loi « Cidade Limpa » qui, en 2007, avait interdit toute publicité dans les rues de la métropole brésilienne, le groupe français et son partenaire local ont décroché la conception, la fabrication et l’exploitation sur 25 ans de 1000 horloges digitales. Au groupe brésilien de BTP revient l’important marché des abribus.
Allié à son partenaire local Publicrono, le groupe français JC Decaux, numéro un mondial du mobilier urbain a annoncé mercredi avoir remporté l’appel d’offres lancé par la ville de São Paulo pour la conception, la fabrication, l’installation et l’exploitation de 1000 horloges digitales pour une durée de 25 ans. Une annonce qui traduit l’application d’une loi de 2011 autorisant le retour de la publicité sur le mobilier urbain de la cinquième métropole mondiale, cinq ans après l’adoption de la loi « Cidade Limpa » (Ville Propre) qui avait interdit toute publicité dans les rues. Cette loi avait d’ailleurs mis un coup d’arrêt à l’activité du groupe français de São Paulo, qui opérait depuis 2004 avec son partenaire la régie publicitaire des actuelles horloges de la ville. La nouvelle loi n’autorise toutefois le retour de la pub que sur les horloges numériques et les abribus.
Le consortium « A Hora de São Paulo » _ JC Decaux à 80%, Publicrono à 20%_ l’a donc emporté face au consortium du mexicain IMU et à celui (PRA SP) du conglomérat brésilien de BTP Odebrecht, associé à TV Bandeirantes. C’est ce dernier consortium qui remporte en revanche l’autre volet du contrat _ plus conséquent_ d’installation et de maintenance des 6500 abribus et des 12 500 arrêts de bus ouverts de la ville pauliste, pour 25 ans également (200 millions d’euros d’investissement environ).
Quoi qu’il en soit, l’opérateur français s’est félicité d’avoir ainsi décroché «l’un de ses cinq plus grands contrats de mobilier urbain » (le premier étant le Vélib’ parisien). « Nous sommes heureux que la communication extérieure retrouve ainsi droit de cité à Sao Paulo, a déclaré dans un communiqué Jean-Charles Decaux, président du directoire et co-directeur général du groupe. Ce contrat, qui marque notre implantation durable sur le sixième marché publicitaire mondial, va dynamiser le segment de la communication extérieure au Brésil. Alors que celui-ci ne représente que 3,1 % des investissements médias dans un marché en très forte croissance, JC Decaux entend être un acteur majeur de son développement ». Dans le souci de créer un design identitaire pour ces horloges (qui diffuseront l’heure, la température, la qualité de l’air et des informations municipales), Decaux a fait appel à deux grands architectes paulistes, Ruy Ohtake et Carlos Bratke.
Un investissement de 40 millions d’euros
« L’investissement pour ce lancement sera de 40 millions d’euros », a précisé aux Echos Jean-Charles Decaux, rappelant que son groupe s’est implanté au Brésil en 2000, à Salvador de Bahia, troisième ville du pays, avant de venir à Sao Paulo. « Grâce à ce contrat, l’Amérique latine devrait connaître en 2013 la plus forte croissance. Nous croyons beaucoup à ce marché où émerge une classe moyenne importante et qui devrait continuer à se développer fortement », poursuit-il dans l’interview accordé au quotidien économique. Il ajoute que le groupe (2,463 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 1,24 milliard au premier semestre 2012, pour 10 300 salariés) avait prévu de réaliser 30 % de son chiffre d’affaires dans les pays émergents d’ici à 2014 (contre 8% en 2003). Un objectif qui sera en fait atteint dès 2013, conclut-il.