L’Argentine revient en fanfare sur les marchés financiers
Quinze ans après le défaut qui avait terrassé le pays, l’Argentine a fait son retour, ce mardi 19 avril sur le marché de la dette. La demande pour son émission a frôlé les 70 milliards de dollars, soit plus de 5 fois l’objectif initial, a souligné l’AFP. Le pays a proposé des obligations à échéance 3 ans, 5 ans, 10 ans et 30 ans, avec des taux d’intérêt entre 6% et 8% selon les titres. L’opération était pilotée par la Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan, Santander, BBVA, Citigroup et UBS.
Vendredi, l’agence de notation Moody’s, saluant « l’amélioration des politiques économiques depuis que le président Macri est arrivé au pouvoir ». a relevé de Caa1 à B3 la note de dette souveraine de l’Argentine, qui reste en catégorie spéculative, mais avec un risque moins élevé.
Fin mars, Buenos Aires et les fonds « vautours » avaient conclu un accord pour mettre un terme à plus de 10 ans de bras de fer. Le Parlement avait voté en faveur d’une émission de 12,5 milliards (le gouvernement Macri prévoyant de lever au moins 2 milliards de plus pour financer des infrastructures).
Depuis 2003, quelque 93% des créanciers privés de l’Argentine avaient accepté la restructuration de leur dette, ne récupérant que 30 à 40% des sommes exigibles, mais les 7% restants l’avaient refusé, et revendu à prix cassé leurs créances à des fonds spéculatifs, qui ont harcelé l’Argentine en justice pour récupérer 100% de la dette et des intérêts. La présidente Cristina Kirchner avait toujours refusé de céder.
Aux termes de l’accord, ils ne toucheront «que » 75% de la valeur des bons. Le fonds NML du milliardaire Paul Singer devrait rafler plus d’un milliard de dollars, pour un investissement initial inférieur à 100 millions.