La grève des employés du pétrole qui a démarré le 24 octobre dernier ne cesse de s’étendre et a réduit de plus de 20% la production du brut extrait en fin de semaine par la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras, selon l’AFP. L’agence cite Emanuel Cancella, directeur de la Fédération nationale des pétroliers (FNP), syndicat à l’origine de l’appel à la grève, et qui revendique près de la moitié des 85.000 salariés de Petrobras. Il a récemment été rejoint par la Fédération unitaire des pétroliers (FUP). Ces deux syndicats réclament une augmentation de salaires de 18%. Une partie seulement de cette hausse correspond à l’indexation sur l’inflation. Jeudi, la direction de Petrobras a proposé 8,11% d’augmentation,  les négociations sont depuis suspendues. Plusieurs plateformes pétrolières sont paralysées dans le bassin de Campos, et Petrobras ferait désormais appel à du personnel non qualifié dixit la FNP.

C’est un coup de plus pour le géant pétrolier, déjà très affaibli par le gigantesque scandale de corruption, qui lui a déjà coûté deux milliards de dollars. Scandale qui implique toute les majors brésiliennes du BTP (entre 2004 et 2014, elles se sont partagé les contrats, surfacturés de 1 à 3%, en échange de pots-de-vin versés à des directeurs du groupe).

Depuis juin, Petrobras ne cesse de réduire la voilure : après une coupe de quelque 76,5 milliards de dollars, elle a annoncé une nouvelle réduction cette année de 11% de ses investissements, à 25 milliards de dollars , et de 30% en 2016 à 19 milliards.