FARC : cessez-le-feu de deux mois pendant les négociations de paix
Pour la première fois depuis plus de 10 ans, les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont annoncé hier un cessez-le-feu unilatéral de deux mois, jusqu’au 20 janvier, dans le cadre des négociations de paix qui vont se tenir à Cuba. « Cette décision politique est une contribution des Farc au renforcement du climat de compréhension nécessaire pour que les parties qui entament ce dialogue atteignent le but souhaité par tous les Colombiens« , a déclaré le chef des négociateurs de la guérilla, Ivan Marquez, cité par Reuters. C’était la condition sine qua non posée par le gouvernement colombien pour stopper les opérations militaires. Le président Juan Manuel Santos espère un accord dans un délai de neuf mois.
Les questions à débattre avant un éventuel accord de paix sont cependant très conflictuelles, qu’il s’agisse du développement des zones rurales, du narcotrafic, des compensations pour les victimes de la guerre et de l’avenir politique et juridique des rebelles. « Le gouvernement veut mettre fin au conflit, ce qui constituera un premier pas vers une paix stable et, dans ce scénario, l’idée de la conversion des Farc en un parti politique autorisé se tient« , a déclaré dimanche le négociateur en chef du gouvernement, Humberto de la Calle.
Le conflit avec les Farc, guerilla d’origine marxiste, remonte à 1964. Le mouvement, affaibli par une opération militaire en 2002 avec l’aide des États-Unis, est réduit aujourd’hui à quelque 8.000 membres. Il se finance grâce au trafic de cocaïne, aux enlèvements avec rançons et à l’impôt de guerre prélevé sur ses territoires.