Cuba lâche du lest au secteur privé
L’ouverture au secteur privé est une des principales décisions du congrès exceptionnel du Parti communiste de Cuba (PCC) du printemps dernier. Cette évolution du modèle cubain est conduite sous la contrainte : La Havane va en effet infliger une sévère cure d’amaigrissement à son secteur public, pour cause de finances dégradées. Elle prévoit de supprimer d’ici 5 ans près d’un quart des 4,2 millions d’emplois publics actuels, et il s’agit de reconvertir les employés d’Etat licenciés. Les objectifs du gouvernement seraient d’ores et déjà dépassés puisque, selon le quotidien officiel Juventud Rebelde, plus de 330 000 Cubains ont désormais un travail indépendant (contre 140.000 il y a un an). Selon la ministre du Travail Margarita Gonzalez, 10% de ces «cuentapropistas» sont employés par d’autres travailleurs indépendants. Le nombre de métiers concernés est aujourd’hui de 181, tous autorisés depuis une semaine à recruter des employés (contre 83 auparavant). Plusieurs bénéficient désormais de déductions fiscales. Les restaurants privés, les « paladares », aujourd’hui au nombre de 1438, dont 368 à La Havane (soit 20% des indépendants), ont vu leur nombre de couverts autorisés porté de 20 à 50.