Avions de combat : Brasilia reporte sine die sa décision
Le ministre brésilien de la Défense Celso Amorim a annoncé un nouveau report, cette fois sine die, du projet d’achat par le Brésil de 36 avions de combat qui tient en haleine depuis… 2001, les constructeurs aéronautiques mondiaux et, surtout, le trio toujours en lice : Dassault, Boeing et Saab. Raison invoquée : la dégradation de la situation économique. Dans une interview au «Wall Street Journal », Celso Amorim a déclaré : « le projet n’est pas abandonné. Il y aura une décision en temps voulu. Mais, à ce jour, je préfère ne pas donner de date ». Le Rafale du constructeur français Dassault Aviation est toujours en concurrence avec le Gripen du suédois Saab et le F A18 Super Hornet de l’américain Boeing pour ce marché de 36 appareils, évalué à 5 milliards de dollars. « Je ne dirais pas qu’une société ou l’autre est favorite », a ajouté le ministre. Jusqu’à présent, une décision était attendue dans le courant de cette année. Ce n’est pas la première fois que le Brésil joue avec les nerfs des candidats sur ce mirifique contrat. L’ex-président français Nicolas Sarkozy a même cru avoir emporté le morceau lors de sa visite officielle au Brésil en 2009, en arrachant au président Lula, après une nuit blanche imposée aux négociateurs, une prise de position en faveur du Rafale. Mais le président brésilien, confronté à un choix différent de son armée de l’air (qui a voté pour le Gripen suédois, bien moins cher), quittera finalement le pouvoir sans entériner sa décision et en laissant le dossier à Dilma Roussef qui, depuis, temporise. Entretemps, l’économie brésilienne a perdu de sa superbe et l’ambitieuse stratégie de défense nationale mise en place par Lula, qui privilégiait les transferts de technologie (point fort du Rafale) , est passée au second plan.