Amazonie : la déforestation repart à la hausse
La déforestation de l’Amazonie s’accélère de nouveau. Selon le bilan définitif de Brasilia relayé le 11 septembre dernier par l’agence Reuters, la destruction de la forêt tropicale s’est accrue en 2013 de 29%, confirmant les données provisoires de décembre dernier du centre de recherche spatial brésilien, l’Inpe. Entre août 2012 et juillet 2013, 5.891 kilomètres carrés supplémentaires de forêt ont disparu selon les données satellites, notamment dans les deux Etats de Para et du Mato Grosso, où plus de 1.000 kilomètres carrés de forêt ont disparu.
En cause, la reconversion de l’espace en terres agricoles, mais aussi l’exploitation illégale des essences d’arbres tropicaux et l’occupation de terrains publics encadrant les grands chantiers de barrages et de routes. Le gouvernement fait certes valoir que cette hausse reste la deuxième plus faible depuis le début des publications de statistiques sur le sujet en 2004, année qui avait enregistré 30.000 kilomètres carrés de déforestation.
Mais pour les populations autochtones,Brasilia est inefficace dans sa lutte affichée contre ce fléau. Récemment, des Indiens d’Amazonie ont arrêté et battu des exploitants forestiers illégaux sur leur réserve dans l’Etat du Para, annonçant leur volonté de faire désormais eux-mêmes la police dans leur zone.
Outre le souci de préserver une biodiversité unique, la lutte contre la destruction de la forêt amazonienne est jugée essentielle dans les efforts de réduction des émissions annuelles de gaz à effet de serre, dans lesquelles la déforestation pèse à hauteur de 15% par an (soit plus des émissions totales des transports). Mais le Brésil ne supporte pas la moindre pression de la communauté internationale dans ce domaine, et entend gérer la forêt lui-même, avec les autres pays amazoniens.