Démission de ministres : et de six !
Le ministre brésilien du Travail, Carlos Lupi, a présenté dimanche sa démission à la présidente Dilma Rousseff. «Compte tenu de la persécution politique et personnelle dont je suis l’objet depuis deux mois de la part des médias, j’ai décidé de renoncer à mes fonctions de manière irrévocable», a-t-il déclaré, ajoutant avoir « la conscience tranquille». En novembre, la presse brésilienne a révélé qu’un de ses conseillers finançait illégalement des sociétés passant des contrats avec son ministère, et voyageait dans un avion loué par l’une d’elles. Selon Folha de Sao Paulo, Carlos Lupi, en poste depuis 2007, a d’autre part autorisé la création de sept syndicats dans l’Etat d’Amapa pour représenter des secteurs industriels qui n’existent pas dans la région. Il a par ailleurs perçu un salaire indu à la Chambre des députés entre 2000 et 2006. Il y a quelques jours, la Commission de la morale publique a recommandé sa démission. Depuis juin, il s’agit du sixième ministre du gouvernement Rousseff contraint de quitter ses fonctions pour accusation de corruption, après le ministre de la Casa civil (premier ministre), et ceux des Transports, de l’Agriculture, du Tourisme et des Sports. Le ministre de la Défense a, lui, été congédié après avoir critiqué ses collègues.
Un défilé qui illustre à la fois l’ampleur de la corruption au sein de la classe politique brésilienne, mais aussi la détermination avec laquelle la présidente semble vouloir s’attaquer au problème.