Renault se renforce au Brésil et y entraîne sa filiale Nissan
«Renault-Nissan va doubler ses parts de marché au Brésil d’ici à 2016. Renault passera de 5% à 8% et Nissan atteindra 5%, contre 1,5% actuellement», a déclaré cette semaine le PDG du groupe français, Carlos Ghosn, au Brésil où il effectuait un déplacement. Son objectif est de rattraper son important retard sur ce marché en forte croissance qui devrait atteindre 4,5 millions de voitures en 2016, dont le groupe pourrait s’arroger 360.000 exemplaires, soit deux fois plus qu’en 2010.
Pour ce faire, Renault va augmenter la capacité de production de son usine de Curitiba, dans l’État du Parana (190.000 unités effectivement produites l’an dernier). D’autre part, sa filiale japonaise à 43,4%, Nissan, va construire sa première usine locale à Rezende, dans l’État de Rio de Janeiro, pour y produire 220.000 voitures par an. L’investissement est de 1,1 milliard d’euros, en incluant le développement de nouvelles voitures, et notamment des citadines à petits prix qui représentent environ 60% du marché.
Bien que présent au Brésil depuis1998, Renault n’y a longtemps guère fait d’étincelles. «Avec moins de 3% de parts de marché en 2005, et après avoir investi 1,5 milliard de dollars, nous perdions notre chemise. Nous avions tout fait de travers: pas un seul lancement pertinent, des ressources insuffisantes… Il a fallu tout recommencer, au final, nous avons gâché cinq ou six ans », a déclaré Carlos Ghosn, cité par Le Figaro. Le succès de la citadine Sandero en 2007 a renversé la tendance et le prochain lancement du 4×4 Duster pourrait transformer l’essai.
Le Brésil est aujourd’hui le premier marché automobile d’Amérique latine et le quatrième parc mondial (3,3 millions de véhicules actuellement). A la suite des 4 leaders Fiat, General Motors, Volkswagen et Ford, tous les constructeurs, notamment asiatiques, s’y intéressent aujourd’hui. Le taux d’équipement n’y est que de 250 véhicules pour 1000 habitants, alors qu’émerge une nouvelle classe moyenne avide de s’offrir enfin une voiture. Des facteurs prometteurs, atténués cependant par un bémol de taille, celui des taxes _40% sur les petits modèles, 48% sinon_ qui renchérissent le prix des produits. En outre, la taxe sur les véhicules importés est récemment passée de 35% à 65% .