Le PIB brésilien a reculé de 3,6% en 2016
Le Brésil a connu une deuxième année de récession l’an dernier avec une baisse de son PIB de 3,6% annoncé l’IBGE, l’institut de statistiques brésilien, le 7 mars dernier. Après une baisse de 3,8% en 2015 et, surtout, un recul trimestriel 8 fois de suite (-0,9% au quatrième trimestre), «il s’agit de la pire crise économique de l’histoire», estime le ministre de l’Economie Henrique Meirelles. Presque tous les secteurs reculent: de 6,6% pour l’agriculture, 3,8% dans l’industrie, 2,7% dans les services. Le PIB par habitant a baissé de 4,4% à 30,4 reais (environ 8,7 dollars). Le chômage a explosé à 12,6% en janvier dernier, soit 12,9 millions de personnes.
Il semble néanmoins que le creux de la vague soit dépassé, même si les prévisions de sortie de crise restent très modestes : les marchés tablent sur une croissance de 0,49% en 2017 et 2,39% en 2018, contre 0 en 2017 et 1,2% en 2018 selon l’OCDE. Rien à voir avec les 7,6 % de 2010… L’inflation reste par ailleurs sous contrôle.
Le président par interim Michel Temer, qui a succédé l’an dernier à Dilma Rousseff (après avoir activement oeuvré à sa destitution), tente de redresser la barre via diverses mesures d’austérité: après avoir fait voter au Congrès le gel des dépenses publiques sur vingt ans, il s’est attaqué à une réforme des retraites qui promet d’être douloureuse.
Les entreprises brésiliennes n’ont pas vraiment la tête à investir, le climat des affaires étant passablement pollué par les développements incessants du scandale de corruption Petrobras. Tout le monde attend la levée du secret judiciaire sur les confessions des quelque 77 cadres et dirigeants du numéro un du BTP Odebrecht, qui a, pendant des années, dirigé un vaste cartel pour truquer les appels d’offres du groupe public pétrolier. De nouvelles tête devraient tomber, notamment dans le monde politque, le nom du président étant lui même cité à divers titres.