Juan Manuel Gómez-Robledo, un expert du multilatéral à l’ambassade du Mexique à Paris
Ce diplomate de carrière remplace Agustín García-López Loaeza, qui était en poste en France depuis 2013 et est nommé ambassadeur au Canada. La mission essentielle du nouvel ambassadeur du Mexique en France , dont une bonne partie de la carrière s’est déroulée dans les grandes institutions multilatérales, sera de poursuivre la lune de miel entre Mexico et Paris.
Entré en fonction le 6 janvier dernier, le nouvel ambassadeur du Mexique à Paris, Juan Manuel Gómez-Robledo Verduzco est un diplomate de 56 ans qui connait bien la France puisqu’il y a fait une partie de ses études supérieures : licence en droit de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne ; maîtrise en droit public (droit international) de l’Université de Paris X (Nanterre) ; diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (section Relations internationales), avant de rejoindre la faculté de droit de l’Université nationale autonome du Mexique.
Entre 2006 et 2015, il a été secrétaire d’Etat aux Affaires multilatérales et pour les Droits de l’homme du Ministère mexicain des Affaires étrangères. Une bonne partie de sa carrière antérieure s’est d’ailleurs déroulée dans les institutions multilatérales, comme représentant adjoint de la Mission permanente du Mexique auprès de l’ONU à New York ou, avec le même titre, auprès de l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington ou encore comme conseiller pour les Affaires humanitaires et le Désarmement auprès des organismes internationaux à Genève.
Avocat associé pendant un temps du cabinet Noriega y Escobedo, il a aussi rempli des fonctions de juriste au Bureau des affaires juridiques de l’ONU, auprès de la Cour internationale de justice à La Haye et auprès de la Cour interaméricaine des Droits de l’homme.
Il a aussi participé à de nombreuses conférences internationales : Conférence diplomatique sur le Traité sur le commerce des armes à New York en 2013 ; Sommet sur le Climat (COP16); président du 4ème Forum mondial sur la migration et le développement en 2010. «Dans ce contexte, il a coopéré à la négociation et à la rédaction d’accords internationaux pour l’assistance en faveur des victimes, la biodiversité marine, le désarmement, le droit de la mer, le commerce international, l’emploi d’armes classiques, l’interdiction d’armes biologiques et la destruction de mines antipersonnel », précise le communiqué de l’ambassade. Juan Gómez-Robledo a aussi exercé en tant que professeur, et écrit plusieurs ouvrages sur ses missions multilatérales.
Sa mission principale à Paris sera sans doute de conforter encore des relations franco-mexicaines devenues excellentes depuis la libération de Florence Cassez en 2013 (après un sérieux coup de froid lié à l’arrestation en 2005 de cette ressortissante française accusée de liens avec le narcotrafic) .
Depuis lors, en effet, les présidents François Hollande et Enrique Peña Nieto n’ont cessé de développer leurs liens sur fond de visites d’Etat, de relations d’affaires et d’investissements français croissants, notamment dans l’aéronautique, devenant un exemple emblématique de la fameuse diplomatie économique théorisée par Laurent Fabius.
Mais cette proximité affichée entre les deux pays, notamment sur la scène internationale, en fait tiquer plus d’un, au regard de la situation de violence que vit le pays, impuissant à juguler un narcotrafic débridé et gangrené par la corruption à tous les niveaux.
Le drame jamais éclairci de la disparition des 43 étudiants d’Iguala en septembre 2014 en est un symbole, tout comme l’évasion puis la recapture rocambolesques du parrain de la drogue El Chapo. Violence et scandales qui éclaboussent forcément le mandat d’Enrique Peña Nieto, malgré les déclarations fréquentes de ce dernier sur la lutte anti corruption.
A Paris, l’ambassadeur Juan Gomez-Roblado devra donc sans doute aussi convaincre que le Mexique ne se soucie pas des droits de l’homme seulement dans les cénacles internationaux.
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